Que faut-il savoir sur les cheveux ?

Publié le 10 août 2020 - Mis à jour le 24 oct. 2025
Que faut-il savoir sur les cheveux ?

Les cheveux sont le reflet de notre santé.  Mais que savons-nous exactement des cheveux ? Combien avons-nous de cheveux sur la tête ? Pourquoi poussent-ils, et surtout, pourquoi tombent-ils ? Dans cet article, nous explorerons leur cycle de vie, les facteurs qui influencent leur santé, et les mythes qu'il est temps de démystifier.

 

Le cycle de vie du cheveu : une horloge biologique programmée

Contrairement à ce que l'on pourrait croire, le cheveu n'est pas une structure inerte qui pousse indéfiniment. Il suit un cycle de vie précis, composé de trois phases distinctes qui se succèdent en permanence sur notre cuir chevelu.

La phase anagène : la croissance active

C'est la période la plus longue du cycle, durant de 2 à 7 ans selon les individus. Pendant cette phase, le cheveu pousse activement d'environ 1 centimètre par mois. À tout moment, environ 85 à 90% de nos cheveux se trouvent dans cette phase de croissance. C'est durant l'anagène que les cellules du follicule pileux se divisent rapidement, produisant la kératine qui constitue la fibre capillaire. La durée de cette phase est largement déterminée par la génétique et explique pourquoi certaines personnes peuvent faire pousser leurs cheveux très longs, tandis que d'autres atteignent une longueur maximale plus limitée.

 

La phase catagène : la transition

Cette phase de transition ne dure que 2 à 3 semaines. Le cheveu cesse de pousser, le follicule pileux se rétracte et remonte vers la surface du cuir chevelu. La partie inférieure du follicule se détache de la papille dermique qui l'alimentait en nutriments. Environ 1 à 2% de nos cheveux sont dans cette phase à un moment donné. C'est une période de repos relatif où le cheveu, bien qu'encore ancré, n'est plus nourri activement.

 

La phase télogène : le repos et la chute

Durant cette phase finale qui s'étend sur 2 à 4 mois, le cheveu est au repos complet. Il reste en place mais n'est plus vraiment ancré. Environ 10 à 15% de notre chevelure se trouve dans cette phase. À la fin du télogène, le cheveu tombe naturellement, souvent lors du brossage ou du shampooing, et un nouveau cheveu commence à pousser à sa place, entamant une nouvelle phase anagène. C'est un processus tout à fait normal : nous perdons entre 50 et 100 cheveux par jour sans que cela constitue une calvitie.

Ce cycle se répète environ 25 à 30 fois au cours d'une vie, ce qui signifie que chaque follicule pileux a une durée de vie limitée. Avec l'âge, les cycles peuvent se raccourcir et les phases anagènes devenir moins productives, expliquant l'affinement progressif de la chevelure chez de nombreuses personnes.

 

Les pathologies capillaires : quand le cycle se dérègle

Les cheveux peuvent être affectés par de nombreuses pathologies, allant de troubles bénins à des conditions plus préoccupantes nécessitant une prise en charge médicale.

L'alopécie androgénétique : la calvitie commune

L'alopécie androgénétique est la forme de perte de cheveux la plus fréquente, touchant environ 70 % des hommes et 40 % des femmes au cours de leur vie. Elle résulte d'une sensibilité génétique des follicules pileux à la dihydrotestostérone (DHT), un dérivé de la testostérone. Sous l'influence de cette hormone, les follicules sensibles se miniaturisent progressivement, produisant des cheveux de plus en plus fins et courts, jusqu'à ne plus produire que du duvet. Chez l'homme, elle se manifeste typiquement par un recul de la ligne frontale et un éclaircissement du vertex. Chez la femme, elle provoque plutôt un éclaircissement diffus sur le dessus du crâne, préservant généralement la ligne frontale.

 

L'effluvium télogène : la chute réactionnelle

L'effluvium télogène provoque une chute de cheveux abondante et soudaine, généralement 2 à 3 mois après un événement déclencheur. Les causes sont multiples :

  • stress intense,
  • accouchement,
  • intervention chirurgicale,
  • fièvre élevée,
  • régime alimentaire drastique,
  • carences nutritionnelles ou certains médicaments.

Le mécanisme est simple : un choc pousse prématurément un grand nombre de cheveux en phase anagène vers la phase télogène. La bonne nouvelle est que cette condition est généralement réversible, les cheveux repoussant dans les 6 à 12 mois suivants une fois la cause traitée.

 

La pelade : l'attaque auto-immune

La pelade, ou alopécie areata, est une maladie auto-immune où le système immunitaire attaque par erreur les follicules pileux. Elle se manifeste par des plaques rondes de perte de cheveux complète, généralement sur le cuir chevelu mais parfois aussi sur d'autres parties du corps. L'évolution est imprévisible : certaines personnes ne développent qu'une ou deux plaques qui se résorbent spontanément, tandis que d'autres peuvent perdre l'intégralité de leurs cheveux (alopécie totale) voire tous leurs poils corporels (alopécie universelle). Les traitements existent mais leur efficacité varie considérablement d'une personne à l'autre.

 

Les troubles du cuir chevelu

La dermatite séborrhéique provoque des pellicules, des démangeaisons et des rougeurs dues à une prolifération d'une levure naturellement présente sur le cuir chevelu.

Le psoriasis du cuir chevelu se manifeste par des plaques épaisses et argentées accompagnées de démangeaisons intenses.

Ces conditions, bien que gênantes, affectent rarement la croissance des cheveux elles-mêmes, mais peuvent compromettre la santé du cuir chevelu qui est le terrain nourricier des follicules.

 

La trichotillomanie : le trouble compulsif

Ce trouble psychiatrique pousse la personne à s'arracher compulsivement les cheveux, créant des zones d'alopécie irrégulières. C'est un trouble obsessionnel-compulsif qui nécessite une prise en charge psychologique spécialisée.

 

Les carences nutritionnelles

Une carence en fer, en zinc, en vitamines du groupe B (particulièrement B12 et biotine), en vitamine D ou en protéines peut entraîner une chute de cheveux et un affaiblissement de leur structure. Les cheveux, constitués principalement de kératine (une protéine), nécessitent un apport nutritionnel adéquat pour leur synthèse et leur maintien.

 

Prendre soin de ses cheveux : entre science et bon sens

La santé capillaire repose sur un équilibre entre des soins appropriés et le respect de la nature du cheveu. Voici les principes essentiels d'une routine capillaire saine.

Le lavage : trouver la juste fréquence

Contrairement à une idée reçue tenace, laver ses cheveux fréquemment ne les fait pas tomber davantage. La fréquence idéale dépend de votre type de cheveux et de cuir chevelu.

Les cheveux gras peuvent nécessiter un lavage quotidien, tandis que les cheveux secs et bouclés se contentent de un à deux lavages par semaine.

L'important est de choisir un shampooing adapté à votre type de cheveux et d'éviter les formules trop agressives contenant des sulfates irritants. Massez doucement le cuir chevelu avec le bout des doigts, jamais avec les ongles, pour stimuler la circulation sanguine sans agresser la peau. L'eau tiède est préférable à l'eau très chaude qui peut dessécher le cuir chevelu et ouvrir excessivement les écailles du cheveu.

 

L'après-shampooing et les masques : l'hydratation essentielle

L'après-shampooing referme les écailles du cheveu ouvertes par le shampooing, facilitant le démêlage et apportant brillance et douceur. Appliquez-le sur les longueurs et les pointes, en évitant les racines pour ne pas alourdir les cheveux.

Les masques capillaires, plus concentrés en actifs nourrissants, peuvent être utilisés une à deux fois par semaine selon les besoins. Les cheveux secs, colorés ou abîmés bénéficient particulièrement de ces soins intensifs.

Pour les cheveux bouclés ou crépus, naturellement plus secs, l'hydratation est absolument cruciale.

 

Le séchage et le coiffage : la douceur avant tout

Le séchage à l'air libre est idéal mais pas toujours pratique. Si vous utilisez un sèche-cheveux, maintenez-le à au moins 15 centimètres des cheveux et utilisez une température modérée. La chaleur excessive fragilise la kératine et peut provoquer des cassures.

Les plaques lissantes et les fers à boucler doivent être utilisés avec parcimonie et toujours sur cheveux secs, idéalement avec un spray thermoprotecteur.

Privilégiez des appareils avec contrôle de température et ne dépassez pas 180°C.

Évitez de tirer excessivement sur les cheveux lors du brossage : démêlez toujours des pointes vers les racines, en utilisant une brosse adaptée (brosse en poils naturels pour les cheveux fins, brosse démêlante ou peigne à dents larges pour les cheveux épais ou bouclés).

 

L'alimentation : nourrir de l'intérieur

La santé des cheveux se construit aussi dans l'assiette. Une alimentation équilibrée riche en protéines (viandes, poissons, œufs, légumineuses), en fer (viandes rouges, lentilles, épinards), en zinc (fruits de mer, graines de courge), en vitamines du groupe B (céréales complètes, levure de bière) et en acides gras oméga-3 (poissons gras, noix, graines de lin) favorise la croissance et la vitalité capillaire.

L'hydratation est également cruciale : boire suffisamment d'eau maintient l'hydratation du cuir chevelu et favorise la circulation des nutriments vers les follicules.

 

Les compléments alimentaires : un coup de pouce ?

Les compléments alimentaires spécifiques pour les cheveux (biotine, levure de bière, acides aminés soufrés) peuvent être bénéfiques en cas de carences avérées ou lors de périodes de stress capillaire (changement de saison, post-partum).

Cependant, chez une personne bien nourrie, leur efficacité reste limitée. Il est préférable de consulter un médecin avant d'entamer une supplémentation prolongée, notamment pour identifier d'éventuelles carences spécifiques par une analyse sanguine.

 

La protection contre les agressions extérieures

Les UV solaires, le chlore des piscines et l'eau de mer sont particulièrement agressifs pour les cheveux. En été, protégez vos cheveux avec un chapeau ou un foulard, et utilisez des produits capillaires contenant des filtres UV.

Rincez toujours vos cheveux à l'eau claire après la baignade.

En hiver, le froid et le vent dessèchent également les cheveux, tout comme le chauffage intérieur.

Maintenez une bonne hydratation et évitez les changements de température trop brusques.

 

Les coupes régulières : mythe ou réalité ?

Couper régulièrement les cheveux ne les fait pas pousser plus vite, car la croissance se fait au niveau du follicule, dans le cuir chevelu. En revanche, éliminer les pointes fourchues tous les 3 à 4 mois évite que la fourche ne remonte le long de la tige capillaire, préservant ainsi la santé des longueurs et donnant une apparence plus soignée à la chevelure.

 

Quand consulter un professionnel ?

Une chute de cheveux soudaine et abondante, l'apparition de plaques chauves, des démangeaisons persistantes du cuir chevelu, des changements dans la texture ou la qualité des cheveux, ou tout autre symptôme inhabituel justifient une consultation médicale. Un dermatologue pourra identifier la cause du problème et proposer un traitement adapté. Il existe aujourd'hui des traitements efficaces pour de nombreuses pathologies capillaires, mais leur succès dépend souvent d'un diagnostic précoce.

 

 

Dr Elodie Duquenne
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